Quand j’étais petite, que je grandissais et allais à l’école à Saint-Nicolas, le monde était très différent de ce qu’il est aujourd’hui. À l’époque, il n’y avait que deux ou trois enfants de mon classe qui venaient d’autres pays. Nous parlions la même langue, célébrions les mêmes fêtes et grandissions avec des traditions similaires. Nous sommes tous différents et uniques, mais d’une certaine manière, nous sommes tous pareils.
Aujourd’hui, lorsque j’entre dans la classe de mes enfants ou qu’ils me parlent de leurs amis, j’ai l’impression d’entrer dans un tout nouveau monde. On y entend tant de langues différentes, on y voit tant de couleurs de peau différentes, on y découvre tant de traditions différentes. C’est magnifique ! Mais cela peut aussi être difficile…
Certains enfants ne parlent peut-être pas encore la langue locale. Certains peuvent se comporter différemment, voire mal se comporter, non pas parce qu’ils sont « méchants », mais parce qu’ils ont vécu des choses que nous pouvons à peine imaginer. Certains ont dû quitter leur foyer et leurs proches à cause de la guerre ou du danger. D’autres essaient simplement de trouver leur place dans un nouveau monde où chaque mot leur semble étrange, où même acheter une simple miche de pain peut sembler insurmontable.
Je repense souvent aux années que nous avons passées en Afrique du Sud, où je suis devenue mère pour la première fois. Entre le travail de mon époux, mon travail et, plus tard, mon rôle de nouvelle maman s’adaptant à un pays et à une communauté complètement différents, j’ai appris par moi-même ce que signifie se sentir étrangère. Mais je me souviens aussi très bien de la chaleur des gens qui nous ont accueillis, qui ont fait preuve de patience pendant que nous trouvions notre place, et qui m’ont appris que la gentillesse et l’ouverture d’esprit peuvent combler même les plus grands fossés culturels. Ces années nous ont profondément changés, elles nous ont fait comprendre que les liens se renforcent lorsque nous osons écouter, apprendre les uns des autres et nous soucier de ce qui nous est étranger.
Aujourd’hui, lorsque nos enfants rentrent à la maison en disant « Maman, ce garçon n’écoute pas » ou « Elle ne comprend pas ce que j’ai dit », c’est l’occasion idéale de parler de tolérance. D’expliquer que parfois, ce qui semble être un mauvais comportement est en réalité de la tristesse, de la peur ou même de la confusion. Que la gentillesse est le pont qui aide un autre enfant à se sentir en sécurité, car lorsqu’un enfant se sent en sécurité, il est capable d’apprendre.
Et quand nous parlons de langue : oh, quelle belle occasion ! Apprendre à jouer avec quelqu’un qui ne parle pas la même langue enseigne beaucoup sur la créativité et la connexion. Un sourire, un geste ou un coup de main en disent souvent plus long que cent mots. C’est une merveilleuse façon pour les enfants d’apprendre que la communication va bien au-delà du langage.
À la maison, nous essayons de parler de ce que nos enfants voient et ressentent à l’école. Quand quelqu’un se sent exclu, nous parlons d’empathie. Quand ils se sentent frustrés parce qu’un camarade de classe « ne comprend pas », nous leur rappelons ce que l’on peut ressentir quand on est nouveau, perdu ou différent.
Un jour, nos enfants se retrouveront peut-être dans un pays étranger, pour le travail, pour l’amour ou simplement pour l’aventure. Qui sait ? Et alors, ils comprendront exactement ce que l’on ressent quand on est « différent ».
Pour nous, la tolérance ne consiste pas à être d’accord avec tout ou tout le monde. Il s’agit de voir au-delà des apparences, de comprendre que chaque personne a une histoire que nous ne connaissons peut-être pas encore. Il est donc bon de faire preuve de respect et de compassion.
Et c’est quelque chose que nous pouvons commencer à enseigner à la maison afin de construire ensemble un monde meilleur et une prochaine génération plus consciente, plus ouverte d’esprit et plus tolérante 💛
Avec beaucoup d’amour,
Sarah
